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02 September 2020

Difficile d’imager qu’aujourd’hui encore, certains peuples vivent encore comme à l’âge de pierre. Difficile d’imaginer les coutumes d’une communauté indienne ou le mode de vie d’un peuple de l’Amazone. Pourtant ils existent et transmettent toujours leurs traditions avec fierté. Nous vous présentons aujourd’hui six peuples méconnus du monde entier, du coeur de l’Asie aux confins de l’Afrique en passant par l’Europe du nord, l’Amazonie et la Papouasie.

Rencontrer ces peuples est possible grâce aux relations uniques que nous avons tissées au fil des ans avec des personnes de confiance, qui nous permettent de les approcher en toute exclusivité.


LES NAGAS, LE PEUPLE DES MONTAGNES

A la frontière entre l’Inde et le Myanmar (ex-Birmanie) se trouve le Nagaland, l’un des vingt-neuf états de l’Union indienne et des sept Etats du Nord - Est de l’Inde, pays de collines brumeuses et de forêts verdoyantes longtemps fermé au tourisme.  

Christianisés par des missionnaires baptistes américains au XIXème siècle, les Nagas, anciens coupeurs de tête de type mongoloïde, ont pendant longtemps été oubliés du monde. Ils ont pourtant joué un rôle important pendant la Seconde Guerre mondiale en se ralliant aux forces armées en guerre contre le Japon.

Chaque année en décembre s’y déroule le festival calao (Hornbill festival), en référence à l’oiseau qui porte le même nom. Ce festival qui a lieu début décembre pour dix jours, réunit dans le village de Kisama, seize tribus nagas venues des vallées à Kohima, capitale du Nagaland, pour célébrer le Nouvel An naga. 

Durant dix jours, danses tribales, musiques folkloriques, compétitions sportives, arts traditionnels, et concours de toutes sortes rythment le quotidien de ces peuples reculés qui, pour l’occasion, revêtent leurs plus beaux bijoux ethniques, et leurs costumes et coiffes d’apparat, faits de peau d’ours, de plumes de calao, de fibres végétales tissées et de cornes d’animaux.

Soyez l’un des privilégiés à participer à ce festival l’espace de 5 jours et à découvrir ce peuple avec ses traditions artisanales, son héritage culturel et son patrimoine architectural unique en son genre ! Le festival a lieu chaque année en décembre, on peut y assister depuis l’Inde et (mais plus difficilement) depuis la Birmanie. Lors de votre séjour, vous serez logés dans un camp éphémère et confortable monté pour l’occasion non loin du festival. Seules 100 personnes peuvent assister au festival chaque année.

 


LES ASMATS, LE PEUPLE DES ARBRES

C’est dans un coin reculé de ce qui s'appelait autrefois la Nouvelle-Guinée néerlandaise, puis la Nouvelle-Guinée occidentale, et qui est maintenant connu sous le nom d'Irian Jaya sous le gouvernement indonésien, que l’on trouve les Asmat, anciens chasseurs de têtes et cannibales. Les Asmats se sont établis le long des petits affluents ou dans les méandres des fleuves, dans une région de mangroves et de marécages au coeur de la forêt équatoriale. Ils sont réputés pour leurs sculptures traditionnelles sur bois qu’ils fabriquent pour célébrer des rites de passage. Leur production est d’ailleurs très prisée par les collectionneurs du monde entier. Regroupés dans des villages de 300 à 3000 habitants, autour d’une maison commune, leur population est estimée de 50 à 70000 personnes. Isolés du monde moderne, ils vivent en autarcie et se nourrissent des produits de leur pêche, leur chasse et leur cueillette. 

C’est lors d’une croisière privée à bord du Silolona qu’il vous sera permis de rencontrer ce peuple énigmatique. Sûr, spacieux et confortable, le Silolona mesure 47 mètres, offre cinq cabines et peut transporter jusqu’à dix passagers. Comme tous les phinisis, les bateaux traditionnels de l’archipel indonésien, il vogue propulsé par sept grands voiles noires et file jusqu’à douze noeuds. Ce bateau, Patty Seery, la propriétaire du vaisseau, elle l’a rêvé, dessiné puis construit avec les dernières familles de charpentiers de la communauté Konjo, dans l’île de Sulawasi. Depuis plusieurs années, Patty guide ses hôtes dans les plus belles régions d’Indonésie, mais son histoire d’amour avec l’archipel remonte à toute une vie. Architecte, professeur, aventurière, elle s’est laissée mener par les courants d’une existence qui l’a tour à tour emmenée en France, en Sardaigne, en Australie, en Inde. Partout elle se passionne, apprend la cuisine, l’histoire des textiles et des peuples, et accumule les diplômes. Elle découvre l’Indonésie en 1981 et écume les îles les plus reculées, rencontre des peuples isolés, étudie leurs traditions et leur comportement, les croyances animistes et tisse avec eux des relations d’amitié. Grâce à notre relation de longue date avec Patti, soyez l’un des rares privilégiés à lui emboîter le pas. Comptez sur une croisière - expédition privative d’une dizaine de jours au départ du port de Labuan Bajo pour approcher les Asmats. 

 


LES BISHNOÏS, LE PEUPLE ÉCOLO DU RAJASTHAN, PREMIERS ÉCOLOGISTES DE L’HUMANITÉ

Depuis le XVème siècle, les Bishnoïs ont érigé au rang de religion le respect de tous les être vivants (les animaux bien sûr, mais aussi les arbres). Habitant la région du Rajasthan dans le nord-ouest de l’Inde, cette communauté vit selon 29 règles, notamment filtrer l’eau et nettoyer le bois pour ne pas tuer d’insectes, n’utiliser que du bois mort et non du bois vert (qui serait issu d’un arbre encore vivant), ne pas manger de viande… Le nombre 29 est globalement très important pour eux, et se retrouve même dans leur nom, “bish” signifiant vingt et “noi” neuf en dialecte rajasthani.

La communauté fut fondée par Jambheshwar Bhagavan, appelé aussi Jambhoji, qui signifie “le sage”. En 1485, après dix ans de sécheresse, Jambhoji a une vision de la fin de l’humanité et expose alors les 29 préceptes qui sauveront l’humanité. Il crée également la première écotaxe puisque les Bishnoïs doivent réserver un dixième de leurs récoltes pour alimenter la faune locale. Les animaux sont considérés comme des membres de la famille et il arrive aussi que les femmes nourrissent au sein des animaux orphelins qui refusent de prendre le biberon. Le premier congé maternité voit aussi le jour puisque la femme se voit accorder 30 jours de repos après l’accouchement; elle est également dispensée durant 5 jours après le début de ses règles.

La communauté se charge également de reforester le territoire. Les arbres sont considérés comme des êtres vivants tout aussi importants que les humains et les animaux; en 1730, le maharaja de Jodhpur envoya des coupeurs de bois aux alentours pour alimenter les fours de son palais. Ses soldats se rendirent alors sur les terres des Bishnoïs pour abattre des arbres; la communauté s’y opposa et voulut protéger les arbres, en les entourant de leurs bras. 363 personnes furent massacrées pour avoir tenté de protéger les arbres, puisque les soldats usèrent de leurs haches sans distinction entre les végétaux et les humains. Le roi de Jodhpur rendit ensuite cette zone sacrée et honora le courage des Bishnoïs, et chaque personne qui se rend aujourd’hui sur leur terre doit respecter leurs préceptes. Aujourd’hui encore, les Bishnoïs n’hésitent pas à s’interposer pour protéger des animaux menacés par des chasseurs ou des braconniers. On peut encore les rencontrer dans la région de Jodhpur, pour partager avec eux un moment convivial autour d’un tchai masala. 

Logez dans la demeure familiale du Prince Siddhart Singh et laissez-vous guider avec expertise jusqu’au village des Bishnoïs. Cette visite unique est possible grâce à la relation spéciale qu'entretient la famille avec les habitants de cette communauté.

 


LES TIKUNAS, LE PEUPLE POISSON

Les Tikunas sont l’une des 360 ethnies vivant sur le territoire amazonien. Répartis le long du fleuve Amazone entre le Brésil, la Colombie et le Pérou, leur population est estimée à 45.000 personnes sur un territoire qui s’étend sur 1000 kilomètres.

Selon la légende Tikuna, la Ceiba est l’un des arbres qui survit au grand déluge qui détruit l’ancien monde. Son pouvoir était si grand qu’après l’inondation son feuillage couvrait le ciel, empêchant ainsi la lumière du Soleil et de la Lune d’atteindre la Terre, la plongeant ainsi dans l’obscurité. Les frères Yoi et Ipi volèrent alors une hache pour abattre la Ceiba. En tombant, l’arbre géant créa alors tout l’écosystème du bassin amazonien, incluant les rivières et les animaux qui y vivent. Les deux frères commencent ensuite à pêcher et chaque poisson qu’ils sortirent de l’eau se transforma en humain, et c’est ainsi que le peuple Tikuna est né.

Aujourd’hui, l’agriculture et la pêche sont les principales sources de revenus du peuple Tikuna. La chasse se pratique en fonction des opportunités et de la saison ou lorsqu’une fête ou un événement spécial se prépare. Les « chagras » (terrain à cultiver) sont octroyés à chaque famille en fonction de leurs besoins.

La famille peut être aidée par certains villageois grâce à un système de travail communautaire pour déboiser et défricher le terrain choisi, puis le fertiliser avec la méthode des brûlis. Par contre les plantations, l’entretien des cultures et les récoltes se font uniquement par les femmes, qui représentent la fertilité. Les hommes s’occupent de la pêche, de la chasse et des constructions. La chagra est aussi l’endroit où le couple se rend pour procréer. 

Chaque famille appartient à un clan représentant une espèce animale avec ou sans plume. Ce système permet aux Tikunas d’éviter de se marier avec des personnes de même famille. Une personne d’un clan à plumes ne peut choisir qu’un conjoint d’un clan sans plume. Certaines maisons sont illustrées avec une représentation de l’animal correspondant au clan familial.

A l’âge de la puberté, les filles sont isolées du reste du village. Seules les femmes viennent les voir pour leur enseigner leur futur rôle de femme dans la communauté. Une fois que les filles sont prêtes, les familles organisent une fête pour tout le village pendant laquelle la fille est présentée en tant que femme à la communauté. Elle a alors le droit de se marier, de fonder un foyer et d’avoir des enfants.

Pendant cette cérémonie appelée « Pelazon » la fille est présentée aux membres de la communauté par les femmes du village. Son corps est frotté avec le fruit du « huito » ce qui noircit totalement la peau pendant plusieurs jours. La fête peut se prolonger sur trois jours.

Les communautés Tikunas sont organisée autour d’un conseil dont les membres ainsi que le chef du village sont élus chaque année. Les membres de la communauté, femmes et hommes, obtiennent le droit de vote à partir de l’âge de 14 ans.

Il est possible de partir à la rencontre de ce peuple unique en logeant dans un éco-lodge au coeur de la forêt amazonienne, en vous laissant guider par son propriétaire qui s’est établi sur place et a développé avec eux un concept de tourisme responsable.

 


LES HIMBAS, LE PEUPLE À LA PEAU ROUGE

Partez à la rencontre des Himbas, un peuple présent uniquement en Afrique australe. Les Himbas sont environ 13 000, répartis sur 30 000 km² de territoire. Ils sont principalement établis au nord de la Namibie, dans le Kaokoland, le long du fleuve Kunene qui désigne la frontière naturelle avec l’Angola. Cette région reculée n’est pas facile d’accès et a permis aux tribus de rester fidèles à elles-mêmes, loin de la civilisation. 

Découvrez les coutumes et traditions étonnantes des Himbas lors d’une rencontre intime et privilégiée avec certains membres du village.

L’apparence des Himbas tient une place essentielle dans leur culture : c’est une question d’esthétisme, mais aussi un code, car la façon de se coiffer ou de se vêtir traduit beaucoup de choses. Les coiffures évoluent avec l’âge. Les fillettes portent deux tresses pointant vers l’avant lorsqu’elles sont enfants, puis dirigées vers l’arrière lorsqu’elles sont en âge de se marier. Une fois devenues épouses, elles se coiffent de longues nattes enduites d’argile. Les jeunes garçons affichent un crâne rasé jusqu’à la circoncision. Après cette cérémonie, ils doivent se coiffer d’une imposante tresse en forme de corne. Filles comme garçons se voient également retirer quatre incisives inférieures, pour correspondre au standard de beauté de leur peuple.

Les femmes Himbas s’enduisent le corps de terre rouge mélangé à du beurre, pour être à la fois belle et forte. Cette pommade traditionnelle les protège par ailleurs de l’ardeur du soleil et des piqûres d’insectes. Jamais une femme ne se lave avec de l’eau. Un rituel de beauté quotidien de fumigations à base d’écorces odorantes remplace la toilette à l’eau. Complété par l’étalement du baume pourpre, leur peau devient souple et hydratée. Ce sont des femmes rouges d’une extraordinaire beauté, reconnaissables au premier regard.

Le quotidien des Himbas se tourne entièrement vers l’élevage du bétail. Source de lait, de viande, de cuir ou d’excréments servant à la construction de l’habitat, les vaches assurent l’essentiel de l’existence des Himbas. Chaque homme se doit d’en posséder le plus possible, et de connaître le caractère de chacune d’entre elle. Symbole de richesse, le bétail est un moyen de s’assurer d’un statut social respectable.

Aller à leur rencontre ne s'avère pas facile mais il est possible d’y accéder depuis certains lodges. Le Serra Cafema, situé au bord du fleuve Kunene, entretient avec les Himbas une relation de confiance et de respect mutuel depuis des années. Vous serez les interlocuteurs/invités privilégiés de ce peuple à la peau rouge.

 


LES SAMIS, LE PEUPLE DES RENNES

A l’extrême nord de la Scandinavie vivent les Samis, le seul peuple autochtone de Laponie. Sur ce territoire nommé « Sapmi », les Samis étaient à l’origine des chasseurs et des pêcheurs et entretenaient une relation très forte avec la nature. Il faut dire que la région est sauvage, on y trouve de grandes étendues de forêts et de plaines. Les aurores boréales au-delà du cercle polaire arctique renforce cet aspect de bout du monde. 

La population de Samis est d’environ 80 000 à 100 000 personnes, réparties majoritairement en Suède, en Norvège et en Finlande, mais une minorité vit également en Russie. Aujourd’hui, ce peuple doit faire face au développement des industries minières et forestières qui empiètent petit à petit son territoire, à la discrimination raciale et aux insultes, et lutter pour ses droits et la préservation de sa culture et de ses traditions. 

L’élevage du renne fait partie intégrante de la culture sami. Les peuples transhumaient selon les saisons pour faire paître leurs troupeaux dans les régions herbeuses : les rennes étaient au centre de toute l’organisation d’une vie. Éleveurs de père en fils, les hommes s’occupaient du bétail, source de revenus et de nourriture. Chaque partie de l’animal était utilisée, pour en faire des vêtements, des accessoires, des objets, et pour se nourrir. La richesse des familles se mesurait au nombre de rennes, et c’est la beauté d’un élevage qui décidait d’un mariage, car le troupeau de l’époux rejoignait les bêtes de la famille de la mariée.

Aujourd’hui, l’élevage de renne est encore bien présent, mais les Samis ne peuvent pas en vivre. C’est pourquoi nombre d’entre eux se tournent vers le secteur du tourisme, pour partager le secret de leur culture et de leurs traditions. Si vous les rencontrez, vous goûterez certainement la viande de renne bouillie, et approcherez les belles bêtes de plus près dans les pâturages. 

Le respect que les Samis portent à la nature est la base même de leur identité ; c’était un peuple animiste. Le monde se divisait en trois parties : céleste, terrestre et souterrain. Les montagnes, les rochers, les lacs avaient une âme. Le soleil, la lune, le tonnerre et le vent étaient considérés comme divins. Les dieux sacrés étaient représentés par des éléments naturels.

Les Samis vouaient un culte chamanique. Le chaman, personnage central dans la société same, incarnait le lien entre les mortels et les dieux. Les cérémonies se faisaient en musique, au son d’un tambour orné d’amulette, et l’on chantait le joïk, chant guttural, pour entrer en transe. Parmi les éléments sacrés que les Samis vénèrent, l’ours tient une place de choix. Considéré comme un animal supérieur, la chasse à l’ours était accompagnée de rituels, et une fois l’animal tué et dépecé, son squelette était reconstitué dans une tombe.

Vous pouvez rencontrer ce peuple fascinant au départ de l’Arctic Bath, lodge d’exception du nord de la Suède. Assis autour du feu de camp, les Samis partageront leurs histoires et leurs chants avec vous le temps d’une rencontre inédite.